5. Les forêts âgées
Ce sont des forêts constituées d'arbres et d'arbustes à feuilles
persistantes, réduites, coriaces, des sclérophytes capables
de résister à la sécheresse en réduisant la perte d'eau par évapo-transpiration.
5.1. La forêt
méditerranéenne de chêne vert ou yeuseraie de basse altitude.
Riche en espèces thermophiles, elle est souvent dégradée en mattoral
arborescent.
Bien développée sur sols calcaires, elle est pourtant
indifférente à la nature chimique de la roche mère.
Arbres
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Arbustes, arbrisseaux
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Sous-arbrisseaux,
plantes herbacées
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Salsepareille Asperge sauvage Clématite brûlante Garance voyageuse Chèvrefeuille à feuilles lisses Lierre Ronce à feuilles d'orme Brachypode rameux Flouve odorante Grande Brize Capillaire noire |
Sur les versants exposés au Nord ou dans les vallons
frais on peut rencontrer quelques espèces de la chenaie pubescente (
Quercus
pubescens) comme le sorbier domestique (Sorbus
domestica), l'alisier torminal (Sorbus torminalis),
l'églantine (Rosa
sempervirens), le genevrier commun (Juniperus communis),
le poirier sauvage (Pyrus
spinosa), le pommier sauvage (Pyrus malus)....
5.2. Les boisements provençaux de chêne liège ou suberaie
La suberaie est fraîche et sombre c'est l'équivalent
de la yeuseraie sur terrain acide siliceux
Arbres
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Arbustes,
arbrisseaux,
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Sous-arbrisseaux,
plantes herbacées
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Faune.
°Le Jason Caraxes jasius (Lépidoptères) inféodé
à l'arbousier; la chenille de ce magnifique papillon consomme les
feuilles, l'adulte butine les fleurs. °La Grande cigale Lyristes
plebeus (Homoptères)
°Des Oiseaux qui jouissent d'une protection nationale PN et/ou
européenne PE: le Rougegorge familier Erithacus rubecula, le
Guêpier d'Europe Merops apiaster (espèce rare, PN) insectivore
migrateur, la Huppe fasciée Hupupa epops (rare, PN ) insectivore
xylophage, le Gobemouche noir Ficedula hypoleuca (espèce
en danger, PN), la Buse variable Buteo buteo, la Bondrée apivore Pernis
apivorus (espèce rare, PN et PE), le Circaète Jean-le Blanc Circaetus
gallicus (espèce rare, PN et PE), l'Aigle botté Hieraaetus
pennatus (espèce rare, en danger, PN et PE).
Dans les stations plus fraîches (mésophile) le
chêne blanc, Quercus
pubescens se développe.
5.3. La forêt mixte de chênes verts et de chênes lièges
Après le hameau de la Lèque et le Chemin du Cargadoux, le
sentier traverse le vallon de La Fosse et des lambeaux de forêt mixte de chênes
verts et de chênes lièges qui, lorsqu'elle est en équilibre avec le
milieu est dite forêt climax.
Les chênes empêchent le développement des autres végétaux
(ombre, concurrence alimentaire) ainsi les pins disparaissent
progressivement comme les espèces du maquis. Il subsiste quelques rares
Pins mésogéens ou Pins maritimes, Pinus
mesogeensis et une pauvre strate herbacée constituée de
lierre, de mousses et de quelques fougères comme Asplenium adianthum
nigrum ou Polypodium serratum.
5.4. La forêt méditerranéenne provençale de Pin
d'Alep
-Les pinèdes des falaises
maritimes: leur évolution est bloquée par les difficiles
conditions qui règnent. Certains spécimens majestueux, déformés par le
vent ou
anémomorphosés, sont accrochés aux versants dénudés en pente raide
vers la mer.
-Les pinèdes intérieures:
on se reportera à la présentation de la
pinède de l'île des Embiez Signalons une belle Orchidée,
assez fréquente, le Limodorum
abortivum
5.5. Pinèdes de pins maritimes mésogéens endémiques
Ailleurs dans le massif de Sicié, par suite de
la dégradation de la forêt par coupe ou incendie, le Pin
mésogéen ou Pin mritime ou le Pin noir d'Autriche s'installent ou
sont introduits pour des reboisements); leur vitesse de croissance
est plus rapide que celle des chênes, mais le premier est sensible
à la cochenille Matsococcus feytaudi qui les a pratiquement
totalement décimés.
Si les conditions écologiques se dégradent
(vieillissement du bois, coupe, incendies répétés, urbanisation
légale ou clandestine, érosion, fréquentation humaine trop
importante, vélo tout terrain, motos, cheval ! entraînant le
tassement des sols, leur mise à nu et leur stérilisation), la
forêt régresse et les sols disparaissent: c'est la désertification
progressive qui survient plus ou moins rapidement.
Ce processus a démarré en plusieurs points de la
forêt communale ou départementale du massif de Sicié, malgré les
efforts de reconquête qui sont faits par les communes concernées,
le département et l'état.
Si les conditions écologiques restent ou deviennent favorables aux
chênes (ce qui est rare sur le littoral) la pinède sera lentement
remplacée par la chênaie (sauf incendie qui remettrait en question
le processus d'évolution puisqu'il ne pourrait redémarrer qu'aux
stades initiaux) .
Les menaces qui pèsent sur le Massif de Sicié
-Incendies.
°Des balises de couleur signalent les risques d'incendie;
-Couleur jaune: risque modéré
-Couleur orange: risque sévère
-Couleur rouge: risque très sévère (pénétration du public déconseillé,
accès aux véhicules interdit)
-Couleur noire; risque exceptionnel (circulation piétonne et des véhicules
interdite)
°Un arrêté préfectoral de 2006 réglemente l'accès, la circulation et le
stationnement dans le massif.
Du 15 juin au 15 septembre la circulation des voitures est interdite
dans le massif.
-Urbanisation progressives des marges.
-Surfréquentation: coupes, divagations hors des sentiers des promeneurs,
chevaux, vélos, motos et voitures 4x4 tout-terrain, quads, ...!
-Décharges sauvages.
-Banalisation de la flore par introduction accidentelles
("échappées de jardin", Oxalis, Carpobrotus,
Laurier rose....) ou volontaires d'espèces exogènes (Eucalyptus qui
concurrencent les autres espèces par leur terpènes toxiques).
-Rudéralisation de la flore par introduction d'espèces nitrophiles qui
croissent près des décharges et décombres.
-Pollutions par les embruns pollués qui flottent et sont vaporisés sur les
végétaux de la frange littorale.
-Affaiblissement par le développement de parasites comme la chenille
processionnaire du pin (Thaumatopea pityocampa) qui
consomme les aiguilles, le scolyte du Pin (Tomicus
destruens) qui détruit la lignine et la cellulose de l'arbre par
l'intermédiaire d'un champignon micropscopique, la
Huppe fasciée (Upupa epops) responsable de la
dégradation des troncs lorsqu'elle est à la recherche d'insectes
-Mortalité dûe aux stress hydriques des années 2010 et 2011 et au
déracinement provoqué par les tempêtes hivernales (fortes pluies et vents
violents)
La prévention est assurée par le Comité
communal des Feux de Forêt, la surveillance et la répression
par des patrouilles municipales, des patrouilles de l'Office National
des Forêts ou du garde-champêtre.
Depuis 2007 c'est la Communauté d'aglomération "Toulon Provence
Méditerranée " qui assure la gestion de la forêt protégée, des Communes de
la Seyne-sur-mer et de Six-Fours-les-plages.
En conclusion et en 2012: l'état de la forêt est déplorable en de nombreux endroits à cause de l'incivisme et de la difficulté de prendre en flagrant délit les contrevenants (particuliers, entrepreneurs ou même certain service municipal!!)
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