Carpobrotus edulis (Mésembryanthème comestible), figue de mer, griffes de sorcière

Systématique

Classification phylogénétique APG IV (2016).

Règne: Plantae
Clade: Angiospermes
Clade: Eudicots (Dicotylédones vraies)
Clade: Superasteridaea ou Superasterids
Ordre : Caryophyllales
Famille : Aizoaceae
Genre: Carpobrotus (Mesembryanthemum)
Espèce: edulis (L.), N.E. Br., 1926

Description

Sous-arbrisseau vivace, succulent (= ayant des organes charnus gorgés de suc), ligneux à la base, couché avec des tiges rampantes : c'est une chaméphyte suffrutescente. 

Feuilles opposées, charnues, à section triangulaire. Se bouture facilement à partir d'un fragment de tige, les racines apparaissant aux noeuds. 

Belles fleurs hermaphrodites, simples ressemblant à un capitule de Composées (= Astéracées) formées de nombreux pétales et d'étamines jaunes s'épanouissant au soleil et vers le milieu de la journée ("Mésembryanthémum" signifiant "fleur de midi").

Transport du pollen par les insectes: plante entomogame.

Espèce introduite, originaire d'Afrique du Sud et introduite au XVIII ème siècle en Europe où elle est devenue subspontanée.

Le fruit acide, écrasé est consommé comme marmelade par les Hottentots en Afrique du Sud ; consommé par le rat noir et le lapin de garenne dans les îles d'Hyères (cf. ci-dessous) ses graines sont disséminées par ces derniers : le carpobrotus est une espèce zoochore

Espèce voisine: Carpobrotus affine acinaciformis à fleurs rouges

Végétal autotrophe par photosynthèse chlorophyllienne

Plante grasse adaptée aux stations les plus arides: espèce xérophile, elle supporte aussi l'aspersion des embruns salés.
Décorative, résistante et capable de fixer rapidement des sols nus, elle est souvent cultivée en bordure de mer.

Mais c'est une espèce envahissante qui colonise rapidement les espaces nus et qui remplace les espèces indigènes sur les rochers maritimes et les sables littoraux des îles d'Hyères ou de l'Archipel des Embiez (cf. photo ci-dessous).

Des chercheurs de L'Institut Méditerranéen d'Ecologie et de Paléoécologie (UMR CNRS Facultés des Sciences de Saint Jérôme Marseille) ont montré l'existence de relations mutualistes entre espèces introduites en milieu insulaire (Îles d'Hyères); entre le Rat noir (Rattus rattus), le Lapin de Garenne (Oryctolagus cuniculus) et les 2 espèces de Carpobrotus edulis et affine acinaciformis.

En effet ces mammifères phytophages consomment les fruits de Carpobrotus de juillet à janvier, période où l'eau est rare sur les îles, et sont responsables de la dispersion des graines rejetées avec les fèces; après passage dans le tube digestif de ces animaux la vitesse et le taux de germination de ces graines augmentant. Ils participent ainsi à une véritable invasion biologique du Carpobrotus dans les îles et à un impact néfaste sur les communautés végétales indigènes, à tel point qu'on a commencé l'éradication du Mésembryanthemum dans le parc naturel de Port Cros.

Dans l'archipel des Embiez (Île du Rouveau et Île des Embiez) où les populations de rats noirs dominent, l'invasion est très rapide et menaçante; sur la première île, le Conservatoire du Littoral a décidé son éradication, sur la seconde aucune mesure, à ma connaissance, n'a été envisagée.