C'est une cuvette d'environ 42 hectares dont
la profondeur est comprise entre 20 et 100 cm; elle est limitée
et protégée à l'est par le continent et le Massif de Sicié, au
sud-ouest par l'archipel des Embiez mais est largement ouverte
au nord-ouest et au mistral.
Elle communique avec la mer par trois passes: le Grand Pas du
Coq (entre l'île des Embiez et l'île du Grand Gaou), le Petit
Pas du Coq (entre le Grand Gaou et le Petit Gaou) et enfin par
l'isthme du Gaou, au sud (entre le Petit Gaou et le continent).
La lagune s'étend en arrière d'un récif-barrière
de Posidonies
qui s'appuie sur l'île des Embiez au sud-ouest et sur la
contre-jetée du Brusc au nord-est.
Ses fonds sont colonisés par des phanérogames
marines surtout par la cymodocée
qui jouit d'une protection nationale et la zostère
naine dont il ne subsiste que quelques
individus. Après avoir été colonisée par une algue invasive Caulerpa
taxifolia, la lagune l'est depuis 2008 par Caulerpa
racemosa.
Elle est d'une grande
importance économique, biologique et d'un
intérêt communautaire comme étant une des zones de haute valeur
écologique à protéger par le Réseau de la Communauté Européenne
Natura 2000.
Mais l'état de la lagune se dégrade
continuellement, par suite de mouillages sauvages, de
piétinement, de l'accroissement des sports nautiques et de
surfréquentation, de récoltes diverses (recolte d'appâts pour la
pêche, crabes...), installation d'espèces invasives (Caulerpa)
et ces dernières années d'envasement croissant malgré les
réglementations successives...
Dès 2014 différents projets initiés par
l'Institut Océanographique Paul Ricard notamment sont mis sur
pied pour étudier, enrayer la dégradation de la lagune et
engager une phase de régénération.(Cf. lagune
du Brusc).
En 2016, la faune et la flore benthiques
ont disparu d'une grande partie de la lagune,
asphyxiées comme nous l'avions annoncé, par l'accroissement des
dépôts de sédiments fins amenés par les courants marins, suite
aux déversements de sables et graviers destinés à
"l'engraissement" des plages de la commune avant la période
estivale pendant de nombreuses années. Et ironie du sort, c'est
à ce moment là que le processus de classement "Natura
2000" de la lagune du Brusc et des fonds marins
autour des Embiez a abouti.
En 2017, l'Institut Océanographique Paul Ricard,
développe le projet SAR-LAB de "Restauration écologique LAgune
du Brusc" avec implantation d'habitats et d'aménagements
artificiels. Sont en cours des actions de transplantations de
Cymodosea nodosa et l'installation d'aménagements artificiels
dont des modules d'attaction et des modules de protection des
juvéniles de poissons afin de permettre à la lagune de retrouver
sa vocation de nurserie pour de très nombreuses espèces
benthiques.
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