Promenade écologique sur l'île des Embiez (9)
Le Brusc (Var)

13. Les vignes. (Arrêt 13)


Les vignes sont protégées par des haies de tamaris ou de cannes de Provence

C’est à partir du II° siècle après J.C. que les Romains développent la culture de la vigne en Provence et c’est sous le règne de Henri IV qu’elle est implantée sur l’île des Embiez. Exploitées depuis 1922, les vignes produisaient un vin réputé de consommation locale ; mis en barils, il était transporté par bateau jusqu'au continent.

Abandonné pendant la dernière guerre mondiale, le vignoble est remis en état en 1958 par Paul Ricard ; il couvre aujourd'hui une dizaine d’hectares au Sud-ouest de l’île.
De la récolte à la mise en bouteille, toute la vinification est réalisée sur place par les ouvriers de l'île ; elle donne un vin de pays aux trois couleurs : le rosé aux arômes fruités (cépages cinsault, grenache et cabernet sauvignon) avec une appellation « Côtes de Provence rosé », le blanc, aux notes d'agrumes (cépages ugni et sauvignon blanc), le rouge, vin intense à la belle robe rubis (mono-cépage merlot).

La production annuelle représente en moyenne quelques 350 hectolitres de vin que l’on peut déguster à la cave ou dans les restaurants de l’île.
photo du Tamaris de France, Tamarix gallica
° le tamaris de France (Tamarix Gallica L., Tamariscacées).
C'est un arbuste de 2-4 mètres blanchâtre argenté ; les rameaux effilés, rougeâtres portent de petites fleurs roses (<2cm) en grappes.
Les feuilles vertes sont tardives et non translucides sur les bords.
Mai-Août
photo de cannes de Provence, Arundo Donax ° la canne de Provence, roseau à quenouille (Arundo Donax L., Poacées).
C'est une espèce fréquente en Provence et souvent utilisée en haies-coupe vent; elle est vivace par un rhizome qui porte des tiges ligneuses, fortes, formées de nœuds et d'entre-nœuds, pouvant atteindre 5 mètres avec de longues feuilles vertes, larges de 2 à 5 cm.
Les fleurs verdâtres ou violacées sont entourées de longs poils blancs ; groupées en épillets elles forment une longue inflorescence de 30-60 cm de long.
Après sèchage les tiges sont utilisées comme cannes à pêche ou pour la fabrication artisanale de "canisses" (transformés en rideaux, paravents,couvertures de pergola...).
Septembre-Décembre
Le long des chemins qui longent les vignes, on rencontre deux espèces remarquables :
photo du concombre sauvage, Ecballium Elaterium
° le Concombre sauvage, (Ecballium Elaterium L., Cucurbitacées).
C'est une plante herbacée, vivace, velue, à tiges rampantes; les feuilles épaisses, sont grandes, longuement pétiolées,  triangulaires, à base en forme de coeur, à bords dentés et ondulés; les fleurs sont régulières et unisexuées.
Mai-Septembre
photo de la mauve sylvestre, Malva sylvestris
° la Mauve sylvestre, (Malva silvestris L., Malvacées).
  C'est une plante herbacée, vivace ou bisannuelle; les feuilles sont alternes à nervures disposées comme les doigts d'une main épaisses, grandes, à bords dentés;  les fleurs régulières sont bisexuées ou hermaphrodites, roses, grandes, 2 à 3 cm de diamètre.
Juin-Août
14. La lagune du Brusc. (Arrêt 14) Cliquez!

photo de la lagune du Brusc

photo du Grand Pas du Coq (Le Brusc)

La lagune du Brusc et le Grand Pas du Coq

C'est une cuvette d'environ 42 hectares dont la profondeur est comprise entre 20 et 100 cm; elle est limitée et protégée à l'est par le continent et le Massif de Sicié, au sud-ouest par l'archipel des Embiez mais est largement ouverte au nord-ouest et au mistral.
Elle communique avec la mer par trois passes: le Grand Pas du Coq (entre l'île des Embiez et l'île du Grand Gaou), le Petit Pas du Coq (entre le Grand Gaou et le Petit Gaou) et enfin par l'isthme du Gaou, au sud (entre le Petit Gaou et le continent).

Le plus beau récif-barrière de la côte méditerranéenne française.

La lagune s'étend en arrière d'un récif-barrière de Posidonies qui s'appuie sur l'île des Embiez au sud-ouest et sur la contre-jetée du Brusc au nord-est.
Ses fonds sont colonisés par des phanérogames marines surtout par la cymodocée qui jouit d'une protection nationale et la zostère naine dont il ne subsiste que quelques individus. Après avoir été colonisée par une algue invasive Caulerpa taxifolia, la lagune l'est depuis 2008 par Caulerpa racemosa.
Elle est d'une grande importance économique, biologique et d'un intérêt communautaire comme étant une des zones de haute valeur écologique à protéger par le Réseau de la Communauté Européenne Natura 2000.
Mais l'état de la lagune se dégrade continuellement, par suite de mouillages sauvages, de piétinement, de l'accroissement des sports nautiques et de surfréquentation, de récoltes diverses (recolte d'appâts pour la pêche, crabes...), installation d'espèces invasives (Caulerpa) et ces dernières années d'envasement croissant malgré les réglementations successives...

Dès 2014 différents projets initiés par l'Institut Océanographique Paul Ricard notamment sont mis sur pied pour étudier, enrayer la dégradation de la lagune et engager une phase de régénération.(Cf. lagune du Brusc).

En 2016, la faune et la flore benthiques ont disparu d'une grande partie de la lagune, asphyxiées comme nous l'avions annoncé, par l'accroissement des dépôts de sédiments fins amenés par les courants marins, suite aux déversements de sables et graviers destinés à "l'engraissement" des plages de la commune avant la période estivale pendant de nombreuses années. Et ironie du sort, c'est à ce moment là que le processus de classement "Natura 2000" de la lagune du Brusc et des fonds marins autour des Embiez a abouti.

En 2017, l'Institut Océanographique Paul Ricard, développe le projet SAR-LAB de "Restauration écologique LAgune du Brusc" avec implantation d'habitats et d'aménagements artificiels. Sont en cours des actions de transplantations de Cymodosea nodosa et l'installation d'aménagements artificiels dont des modules d'attaction et des modules de protection des juvéniles de poissons afin de permettre à la lagune de retrouver sa vocation de nurserie pour de très nombreuses espèces benthiques.