Promenade écologique sur l'île des Embiez (5)
Le Brusc (Var)

6. La plage de la Gabrielle et les posidonies. (Arrêt 6)


C'est la seule plage de l'île qui soit, en automne et encore au sortir de l'hiver, recouverte de hautes banquettes (ci-contre) formées par l'accumulation de feuilles de Posidonies déposées par la mer; viennent s'y ajouter notamment des dépôts de matières organiques (bois, algues, organismes morts, déchets anthropiques...); ces "laisses de mer" abritent une faune composée d'organismes détritivores (microbes, insectes  des genres Phalaria, Cicindela.., et de nombreux crustacés amphipodes comme Talitus saltator ou Orchestia stephenseni).

Ces formations protègent les plages en hiver de l'érosion mécanique provoquée par les vagues des tempêtes et participent activement à l'enrichissement du milieu marin tout proche puisque elles vont servir de nourriture à de nombreux organismes et reprises par les vagues et entraînées en profondeur elles vont être le siège d'une intense décomposition. C'est pourquoi le "nettoyage des plages" doit se faire seulement avant la période estivale en évitant la "stérilisation mécanique du milieu" par raclement à l'aide de gros engins de terrassement.

La posidonie ou «herbe de Poséidon» ou «aougo» en provençal est une plante à fleurs et non une algue; elle peuple les fonds de sables et de graviers proches du rivage et constitue des prairies sous marines appelées herbiers qu'on aperçoit facilement grâce à la transparence des eaux par beau temps.

L'herbier de Posidonie joue un rôle essentiel en Méditerranée. Il constitue un remarquable écosystème dont la biodiversité est grande; il fait partout l'objet de mesures de protection, de l' Espagne à l'Italie.

7. Les anémomorphoses. (Arrêt 7)

photo de Pin anémomorphosé

Sur les rochers les plus exposés des Pointes Saint Pierre, de la Gabrielle mais aussi, de la Marine et du Grand Gaou, et sur le talus gauche de la route peuvent s'observer des déformations végétales qui affectent les espèces arborescentes (pins d'Alep, chênes verts, genévriers), arbustives (lentisque, filaire, genévrier) mais aussi les arbrisseaux.

Ces espèces, déformées et couchées se sont associées et se sont disposées de manière à offrir une prise minimale au vent dominant.
 
Les arbres (pins d'Alep, chênes verts, genévriers) déformés, torturés par les vents violents ont un port caractéristique «en drapeau». Les rameaux les plus exposés (1) qui croissent en période calme, meurent par suite de dessiccation et sous l'effet des polluants (détergents, hydrocarbures flottants) transportés sous forme d'aérosols par les embruns salés alors que les rameaux protégés sont préservés (2). Seules subsistent les parties abritées qui sont néanmoins déformées.

Ces morphoses végétales prennent le nom d'anémomorphoses.

Schéma pin anémomorphosé

Comment reconnaître les pins d'Alep ? Ils sont reconnaissables à leur écorce argentée, leurs feuilles réduites à des aiguilles fines et molles, groupées par 2 sur des rameaux courts et surtout à leurs fruits, les cônes ou «pignes» qui noirçissent et persistent plusieurs années sur l'arbre. Certains d'entre eux sont de véritables monuments naturels qu'il convient de protéger.


Les vents dans la région de Toulon

Rose des vents

Station de Toulon
(Période 1981-2000)
Nombre de jours de vent fort (1) annuel moyen
(1) vitesse maximale instantanée du vent > 60 Km/h
118
Nombre de jours de vent tempétueux annuel moyen (2)
(2) vitesse maximale instantanée du vent > 100 Km/h
9 dont 4,5 en hiver

Port en boule

Les arbustes (lentisques, filaires) ont un port «en fuseau», alors que les arbrisseaux ont un port «en boule»; ces derniers forment une mosaïque caractéristique de touffes éparses. Sur la photo ci-contre un plantain à feuilles en alêne.