C'est la seule plage de l'île qui soit, en
automne et encore au sortir de l'hiver, recouverte de hautes banquettes
(ci-contre) formées par l'accumulation de feuilles de Posidonies déposées
par la mer; viennent s'y ajouter notamment des dépôts de matières
organiques (bois, algues, organismes morts, déchets anthropiques...); ces
"laisses de mer" abritent une faune composée d'organismes détritivores
(microbes, insectes des genres Phalaria, Cicindela..,
et de nombreux crustacés amphipodes comme Talitus saltator ou Orchestia
stephenseni).
Ces formations protègent les plages en hiver de l'érosion
mécanique provoquée par les vagues des tempêtes et participent
activement à l'enrichissement du milieu marin tout proche
puisque elles vont servir de nourriture à de nombreux organismes et
reprises par les vagues et entraînées en profondeur elles vont être le
siège d'une intense décomposition. C'est pourquoi le "nettoyage des
plages" doit se faire seulement avant la période estivale en évitant la
"stérilisation mécanique du milieu" par raclement à l'aide de gros engins
de terrassement.
La posidonie
ou «herbe de Poséidon» ou «aougo» en provençal est une plante à
fleurs et non une algue; elle peuple les fonds de sables et de graviers
proches du rivage et constitue des prairies sous marines appelées herbiers
qu'on aperçoit facilement grâce à la transparence des eaux par beau temps.
L'herbier
de Posidonie joue un rôle essentiel en Méditerranée. Il
constitue un remarquable écosystème dont la biodiversité est grande; il
fait partout l'objet de mesures de protection, de l' Espagne à l'Italie.
Sur les rochers les plus exposés des Pointes
Saint Pierre, de la Gabrielle mais aussi, de la Marine et du Grand
Gaou, et sur le talus gauche de la route peuvent s'observer des
déformations végétales qui affectent les espèces arborescentes
(pins d'Alep, chênes verts, genévriers), arbustives (lentisque,
filaire, genévrier) mais aussi les arbrisseaux.
Ces espèces, déformées et couchées se sont associées et se sont
disposées de manière à offrir une prise minimale au vent dominant.
Les arbres (pins d'Alep, chênes verts, genévriers) déformés,
torturés par les vents violents ont un port
caractéristique «en drapeau». Les rameaux les plus
exposés (1) qui croissent en période calme, meurent par suite de
dessiccation et sous l'effet des polluants (détergents,
hydrocarbures flottants) transportés sous forme d'aérosols par les
embruns salés alors que les rameaux protégés sont préservés (2).
Seules subsistent les parties abritées qui sont néanmoins
déformées.
Ces morphoses végétales prennent le nom d'anémomorphoses.
Comment reconnaître les pins d'Alep ? Ils sont reconnaissables à leur écorce argentée, leurs feuilles réduites à des aiguilles fines et molles, groupées par 2 sur des rameaux courts et surtout à leurs fruits, les cônes ou «pignes» qui noirçissent et persistent plusieurs années sur l'arbre. Certains d'entre eux sont de véritables monuments naturels qu'il convient de protéger.
Nombre de jours de vent fort (1) annuel moyen (1) vitesse maximale instantanée du vent > 60 Km/h |
118
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Nombre de jours de vent tempétueux annuel moyen (2) (2) vitesse maximale instantanée du vent > 100 Km/h |
9 dont 4,5 en hiver
|
Les arbustes (lentisques, filaires) ont un port «en fuseau», alors que les arbrisseaux ont un port «en boule»; ces derniers forment une mosaïque caractéristique de touffes éparses. Sur la photo ci-contre un plantain à feuilles en alêne.
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