![]() |
° A proximité de la côte NN0 de l'île des Embiez, un îlot, le "Petit Rouveau" (comme le Grand Rouveau), est une aire de nidification fréquentée par de nombreux goélands leucophée (Larus michaellis). |
C'est un ravissement en toute saison, pour le
promeneur qui a la chance d'accoster sur l'île et d'en faire le
tour.
Sur le sommet de cette île de 5,5 hectares fut
construit en 1861, un phare qui signale outre le mouillage du
Brusc, les entrées des ports de Bandol, Sanary, la Coudoulière et
des Embiez et la proximité d'écueils très dangereux sur une route
maritime fréquentée depuis la plus haute antiquité, la route de
Massalia (Marseille), cité grecque phocéenne.
Ce fut par le passé, un simple phare à feux dont la lanterne
brulait de l’huile végétale (1863) puis de l’huile minérale
(1875), de la vapeur de pétrole (1904) avant qu’il ne soit
électrifié et automatisé (1976).
Le fanal du phare de
l'île du Rouveau signale la proximité d'écueils très
dangereux et sert à guider la marche des navires. Actuellement
automatisé, ses batteries d'accumulateurs sont alimentées en
courant électrique par une éolienne. Le phare et ses batiments
sont classés dans l'Inventaire du Patrimoine de France.
L’île du Rouveau a été récemment acquise par le Conservatoire
du Littoral créé en 1975 dont la mission est d’acquérir
des espaces naturels et des paysages sur les rivages maritimes et
lacustres de France et d’outre-mer afin d’assurer leur protection
définitive.
Les naufrages.
Dans les parages du Cap Sicié et de l’Archipel des Embiez, la
navigation à voile était dangereuse par fort coup de vent et les
naufrages furent nombreux, comme en témoignent les nombreuses
épaves découvertes. C’est une des raisons pour lesquelles les
Massaliètes (1) installèrent dès le IIIème siècle avant J.C., un
comptoir du nom de « taurœïs » qui devint « taurœntum » après
l’occupation romaine 600 ans avant J.C puis "Le Brusc". Leurs
navires marchands pouvaient se réfugier au Brusc par vent d’est et
dans l’Île des Embiez par mistral.
Citons :
- Une épave romaine du IV ème siècle avant J.-C, découverte par
35-45 mètres de fond; elle a délivré de nombreuses amphores qui
servaient au transport, de vin, d’huile ou de saumures (jus à base
de poissons).
- Une épave du Ier siècle avant J.-C., découverte
par Gérard Loridon par 10 mètres de fond, au nord du Grand
Rouveau, a livré une cargaison de tuiles romaines massaliètes, ce
qui est très rare; plates ou tegulæ avec les bords
latéraux relevés, à section semi-circulaire ou imbrices
et de nombreux débris de céramiques.
- Une épave datée du II siècle après J.-C., «
l’épave de verre » découverte en 1993; elle se situe par 56 mètres
de fond à l’ouest de l’Île des Embiez. Le bateau d’une quinzaine
de mètres de long, transportait des produits verrier : blocs de
verre brut, vaisselles et verre à vitre.
- Une épave du XIX° siècle dite "l'épave des médailles" qui gisait par 36 mètres de profondeur à 900 mètres à l’ouest du Grand Rouveau. C’est le 19 novembre 1834, qu’un brick napolitain, « le Jason », partît de Marseille pour Naples, fît naufrage au cours d’une tempête qui lui brisa le gouvernail et le panneau arrière. Sa cargaison hétéroclite, médailles, crucifix, bronzes, faïences, porcelaines, fioles à parfum, boutons, monnaies, bouteilles de vin de Bordeaux et de Champagne découverts, apporte de précieux renseignements sur le commerce dit « de pacotille » à cette époque. Une partie des objets retrouvés peut être vue au musée du Fort Saint-Pierre.