Un peu d'histoire.
-1593. Suites aux menaces de débarquements sur la côte des turcs
et des pirates, Henri IV ordonne au seigneur de Sainte-Cécile des
Embiez à qui il vient d’attribuer l’arrière-fief des Embiez, la
construction sur l’île d’une zone fortifiée de surveillance et de
défense de la rade du Brusc
-1694. Vauban visite la 1ère batterie Saint-Pierre des Embiez
-1791. Remise en état après adjonction d’une 2ème batterie dite de
« l’île des Ambiers »
-1793. L’armée républicaine s’empare de ces batteries lors du
siège de Toulon.
-1810. Réunion des 2 batteries devant une menace anglaise
-1816. Désarmement après la chute de l’Empire
-1853-1859. Nouvelle rénovation suite à une nouvelle menace
anglaise
-1877. Abandon définitif suite à la construction du Fort de
Six-Fours (1875-1880)
Le déclassement survint ensuite.
La batterie
Située à 24 mètres au dessus du niveau de la mer, la batterie
comprenait en 1810 une plate-forme, un parapet en terre ou
épaulement qui devait abriter un mortier de 12 pouces et 4 pièces
d’artillerie de 18 et 24 pouces sur trois côtés, un fourneau à
réverbère pour rougir les boulets métalliques et une guérite. Il
ne subsiste plus qu’un escalier menant à la plate-forme et le
soubassement du parapet ; quant aux canons qu'on peut y voir
aujourd'hui, ils ne furent transportés, de l'emplacement qu'ils
occupaient au pied du château Sainte-Cécile, jusqu'ici, que
beaucoup plus tard.
Cet ouvrage “pour tirer vite, loin et à coup sûr contre
l’agresseur” devait assurer la défense du mouillage de la rade du
Brusc; elle faisait partie d’un ensemble de 9 batteries marines
dont celle du Cap Nègre sur le continent et des nombreux ouvrages
de défense établis sur le littoral toulonnais en 1763-1764.
L’armement
Le canon de calibre 18 a été coulé en 1675, il est en bronze ; il
est servi par 10 hommes et a une portée d’environ 1600 mètres. Il
tire des boulets métalliques pesant jusqu’à 36 livres, capables à
400 mètres de percer une paroi de chêne de 1 mètre d’épaisseur ;
aucune coque de navire en bois ne lui résiste donc.
Le mortier "à la Gomer" (du nom d'un général) possède une âme conique au contact de la bombe ; cette forme augmente l’efficacité de la charge. La bombe est creuse, remplie de poudre dont la mise à feu se fait avec une mèche.
Les menaces
C’est la nécessité de protéger les biens et les
personnes contre l’arrivée de vaisseaux ennemis ou barbaresques
(les sarrasins montés sur des barques légères dès le VIII° siècle,
puis les vaisseaux turcs et maures, les navires des corsaires,
comme les fameux frères Barberousse) qui conduisit à la
construction de feux de garde ou d’alerte puis de batteries
marines de défense. Les premiers étaient situés dans des farots
haut perchés sur le continent (tours de Six-Fours ou de Sanary) ou
sur l’île même (Tour fondue).
Un peu d'histoire
Dès 1694, un corps de canonniers garde-côtes servait une batterie
d’artillerie pour assurer la surveillance et la défense des côtes
de Six-Fours-Le Brusc. En 1793 l’ancien ouvrage de défense établi
sur la côte Nord de l’île tombe aux mains de l’armée républicaine
pour réprimer insurrection royaliste à Toulon ; c’est au cours de
ce siège qu’un jeune officier d’artillerie du nom de Napoléon
Bonaparte fut remarqué!
La construction de l’actuel fort, décidée par une
commission, en 1810, ne débuta qu’en 1847-1848 alors que Louis
Napoléon Bonaparte était président du Conseil. Il fut utilisé sous
Bonaparte lors du siège de Toulon ; une plaque visible au-dessus
de l’entrée rappelle la date d’achèvement des travaux 1867.
Dix bouches à feu furent installées sous Napoléon III mais il fut
désarmé en 1885.
En fait, il ne participa à aucune grande bataille.
Rehaussé d'un étage, il abrita plus tard, la Fondation
Océanographique, l'Observatoire de la mer créés en 1966 puis
Institut Océanographique Paul Ricard, avec une bibliothèque, des
aquariums marins méditerranéens, un musée, une librairie et un
laboratoire de recherche.
Les objectifs de l'I.O.P.R sont :
-d'abord l'information et la diffusion des connaissances
concernant la mer,
-ensuite la sensibilisation des scolaires, des étudiants et du
public aux problèmes biologiques, écologiques et d'environnement
qui se posent au milieu marin et la prise de conscience
individuelle et collective de la fragilité de la Méditerranée afin
de la faire mieux connaître pour l'aimer et la protéger.
Ce fort ressemble à un château fort avec ses tours carrées, ses
créneaux, ses mâchicoulis, ses douves enjambées par un pont
pont-levis.
Il comprend 3 niveaux dont un niveau inférieur
qui abritait une citerne (1), des magasins (2) d’artillerie, à
poudre, à vivres ; un niveau moyen voûté (3) pour résister “à la
bombe” et un niveau supérieur (4) autrefois crénelé et surmonté
d’une plate-forme. Seule la citerne subsiste, le niveau 2 a été
remblayé et la porte qui donne accès au fort se trouve aujourd’hui
à l’opposé de la batterie contrairement à ce qui était prévu sur
le plan. C’est logique, car c’est en effet d’une plage de la côte
ouest ou du sud que pouvait arriver l’assaillant, la côte nord
étant abrupte.
Le fort ressemble à, un château fort avec (5) ses machicoulis, (6)
son pont-levis, (7) ses douves.
Il était destiné à surveiller et à servir la batterie d'artillerie
avec sa plate-forme (8) et son parapet (9) pour protéger les
pièces d’artillerie.