A quelques mètres de l'emplacement de l'ancienne batterie, on a un magnifique point de vue sur un vaste plan d'eau qui communique avec la mer ouverte à l'ouest et au sud et qui est entouré de massifs au nord et à l'est.
2. Panorama. Environnement géographique et
géologique. (Arrêt 2)
On pourra consulter le site http://geolvar.free.fr
° Les rades.
- La
Pointe nègre, formée de basalte, roche
volcanique sombre (d'où son nom), sépare la rade du Brusc de la
baie de Six-Fours-Sanary. C'est l'extrémité de 6 coulées
volcaniques successives, superposées, qui se sont épanchées,
vers le sud, il y a environ 6 millions d'années, dans un ancien
thalweg, à partir d'émissions fissurales apparues dans le
secteur du Pas de la masque, au nord-est du Beausset
La rade du Brusc, offre un excellent mouillage par vent d'est et
vent du sud ; par contre, elle est largement ouverte au mistral
(vent du nord-ouest) et à la largade (vent d'ouest).
- la Pointe de la Cride
entre la baie de Sanary et la baie de Bandol ; le petit port de
Sanary est un des plus pittoresque de la côte méditerranéenne. A
quelques mètres du rivage se trouve la petite île de Bendor.
- la pointe du Déffend,
plus loin vers l'ouest, sépare la baie de Bandol de la baie de
Saint-Cyr-La Ciotat avec ses anciens chantiers de constructions
navales proches de la falaise abrupte dite "bec de l'aigle" à
l'extrémité du cap du même nom.
-plus loin encore, on peut apercevoir par beau temps, l'île de
Riou et le Massif de Marseilleveyre.
Ce magnifique plan d'eau est
entouré d'un amphithéâtre montagneux qui ferme presque
complètement l'horizon du sud-est au nord-ouest.
° Les massifs
Vers le nord, deux lignes de
hauteurs :
-Le
massif de Sicié, au sud-est, avec à ses pieds
le village du Brusc qui est dominé par une antenne de télévision
proche d' une ancienne chapelle "Notre Dame de Bonne Garde" ou
"Notre Dame du Mai" (330 mètres environ) gardienne des pêcheurs
en mer. Le village du Brusc est cerné par les îles de l’archipel
des Embiez et la colline du Fort de Six-Fours.
- des massifs calcaires, du sud-est vers le
nord-ouest, le Coudon au dernier plan et sa
falaise abrupte, le Faron qui domine Toulon,
le Mont Caume avec sa tour de
télécommunications qui le coiffe à 804 mètres, le Bau
de Quatre Aures (Baou de Quatre Heures) et sa falaise
escarpée, le Croupatier (533m), le Gros
Cerveau (443m) avec Sanary à ses pieds, enfin les
ondulations du massif de la Sainte Beaume et
son radom puis complètement vers le nord-ouest, le massif
de Marseilleveyre.
° Les voies de communication.
La grande voie de
communication, orientée ouest-est se trouve entre ces deux
lignes de hauteurs ; elle emprunte une zone déprimée qui
commence à Sanary et se termine à Fréjus-Saint-Raphaël.
Les communications sud-nord se font par les vallées qui séparent
les principaux massifs :
- par la vallée de la Reppe qui a creusé les
gorges d'Ollioules entre le Croupatier et le Gros Cerveau ; elle
se jette dans la baie de Sanary.
- par la vallée du Grand Vallat qui sépare le
Gros Cerveau du petit bassin de Bandol ; elle se termine dans la
baie de Bandol.
°Panorama géologique.
- Les massifs en bordure de mer sont
de vieux massifs cristallins d’âge primaire. Ils
sont formés de roches d’origine détritique intensément plissées,
fracturées et érodées où dominent les phyllades, les
quartzophyllades et les quartzites plus dures. On retrouve ces
mêmes formations dans l'archipel des Embiez, la colline du Fort
de Six-Fours, dans les massifs du Mourillon et du Cap Brun
(Toulon), de la Colle Noire (Le Pradet), des Maures ou encore
des îles d’Hyères; ce fait suggère une communauté d’origine.
La présence de fossiles de graptolites,
animaux marins coloniaux pélagiques trouvés dans un niveau de
schistes noirs siliceux des quartzites du Fenouillet datés du
Silurien (- 440 millions d’années), atteste d’une origine marine
de ces roches. Les sédiments qui leur ont donné naissance
proviennent du démantèlement d’un vieux massif (équivalent des
Pyrénées-Corse-Sardaigne) qui se trouvait au sud de la Provence
actuelle alors que la mer, dépendance de l’océan se trouvait au
nord. Ce massif a subi érosion et nivellement presque total au
cours du Carbonifère et du Permien ; les sédiments d’origine
détritique se sont déposés à ses pieds (dans l’actuelle
dépression permienne de Sanary à Fréjus-Saint-Raphaël). Ces
formations constituent le socle de la région.
Les plis, les feuillets et le débit en dalles,
présents dans les phyllades, sont la réponse de roches qui se
sont étirées à l’état solide! sans se rompre, sous l’effet de
contraintes orientées et de certaines conditions de température
et de pression qui ne pouvaient régner qu’à une certaine
profondeur dans la croûte terrestre.
Ce sont donc des roches métamorphiques qui ont
subi plusieurs cycles orogéniques successifs engendrés par les
déplacements relatifs des blocs ibérique et européen qui
constituaient la plaque européenne au cours des ères mésozoïque
(secondaire) et cénozoïque (tertiaire et quaternaire). C’est
lors de l’orogène alpin (Bartonien. Eocène supérieur), qu’une
écaille de ce socle a été entraînée vers le nord, en
recouvrement sur les terrains gréseux, rouges, permiens et
triasiques (qui affleurent à Sanary ou encore à Fabrégas ou à
Saint Mandrier), en même temps
qu’une partie de la couverture sédimentaire, en une vaste
nappe de recouvrement qui s’est plissée et fracturée.
- Les massifs calcaires au nord plus récents
d’âge secondaire (Jurassique et Crétacé). Ils ont pris naissance
à partir de la couverture sédimentaire secondaire déposée sur
les terres émergées qui se trouvaient au sud de la Provence
actuelle et qui formaient le Massif pyrénéo-corso-sarde.
Cette couverture s'est aussi décollée, plissée et fragmentée en
plusieurs unités lors des mouvements paroxysmiques alpins. Le
décollement de la couverture s'est produit au niveau des
évaporites (gypse) ou "couches savon" du Trias inférieur et du
Trias supérieur qui constituent avec les terrains gréseux rouges
permiens, le tégument qui s'est aussi plissé
mais qui est resté solidaire du socle. On peut l'observer à
Sanary, Fabrégas ou encore dans le massif de La Colle noire au
Pradet.
C’est enfin semble-t-il, à la suite d’un
effondrement et du réchauffement post-würmien (Quaternaire) que
la lagune du Brusc s’est formée et que les îles de l’archipel
des Embiez se sont isolées.
![]() |