La posidonie n'est pas une algue mais une plante à
fleurs marine qu'on peut comparer à un iris.
Son appareil végétatif comprend une tige ou rhizome
(1) enfouie dans le sable, portant des feuilles et quelques rares
fois des fleurs.
Le rhizome porte des racines (2) et des radicelles vers le bas, et
vers le haut des feuilles (3) vert foncé, rubanées, étroites (1
cm) et allongées (elles peuvent atteindre 1 m de long!) groupées
en faisceaux de 6-7 feuilles à nervures parallèles : la posidonie
est une géophyte aquatique à
rhizome.
Le rhizome est couvert de cicatrices laissées par les feuilles qui
tombent ; il est aussi recouvert de restes fibreux (4) . Ces
restes issus des feuilles, des gaines (voir ci-dessous), ou des
rhizomes sont arrachés et s'agglomèrent avec sous l'effet des
courants et des vagues pour former des pelotes ou ægagropiles
(5) qu'on peut récolter sur le rivage (cf. photo ci-contre).
Le rhizome a une croissance lente horizontale quand il colonise de
nouveaux milieux et une croissance verticale quand la plante est
progressivement ensevelie sous les sédiments piégés par les
feuilles ; ce phénomène conduit à la formation de mattes
(enchevêtrement de rhizomes qui meurent progressivement dans la
partie basse de la matte et de posidonies vivantes dans sa partie
supérieure).
Les feuilles ont tendance à émerger et peuvent donner naissance à
des récifs-barrière
comme celui de Le Brusc ou de Port Cros.
Mesures de protection légales en France.
La posidonie et les herbiers qu'elle édifie sont protégés par la
loi relative à la protection de la nature par l'Arrêté du 19
juillet 1988 et le Décret du 20 septembre 1989 relative aux
espèces marines protégées :
"il est interdit de détruire, de colporter, de mettre
en vente, de vendre ou d'acheter et d'utiliser tout ou partie
de la plante."
(5) ægagropile = (du
grec aigaros= chèvre sauvage et pilos = poil) pelote
de fibres végétales que l'on trouve dans l'estomac des ruminants
Plante vivace qui perd ses feuilles en
automne; le limbe tombe et il reste le pétiole appelé écaille
qui se décompose lentement. On les retrouve alors,
poussées par les courants et les vagues, sur le rivage où elles
s'accumulent formant des "banquettes" dont la hauteur peut
dépasser le mètre. En hiver, ces banquettes constituent une
protection efficace des plages contre l'érosion mécanique
par les vagues des tempêtes; d'autre part, reprises par ces
dernières, elles sont entraînées en partie en profondeur et les
débris de Posidonie servent de support à une riche flore
microbienne et entrent dans de nombreuses chaînes
alimentaires en participant à l'enrichissement du milieu.
En Méditerranée nord occidentale les posidonies
fleurissent certaines années particulièrement chaudes en automne
(septembre à novembre).
Les fleurs vertes sont groupées en épis
simples à l'intérieur d'une gaine protectrice. Certaines sont hermaphrodites,
d'autres sont mâles. La dispersion du pollen et le transport des
fruits se font par l'intermédiaire de l'eau; on parle d'hydrogamie
dans le premier cas et d'hydrochorie
dans le deuxième.
Le fruit est charnu, c'est un akène
ressemblant à une baie encore appelée "olive de mer ". Mûr au
bout de 6 à 9 mois, il se détache du pédoncule, flotte puis
s'échoue; il contient une graine qui germe ensuite. Sur nos
côtes méditerranéennes où la floraison est rare, la propagation
de l'espèce est assurée par des boutures naturelles qui sont des
fragments de rhizome arrachés par les vagues et entraînés en
profondeur par les courants.
![]() Fleurs |
![]() Fruits |
![]() Graine |
Se développe sur les milieux sableux de l'étage infralittoral
(jusqu'à des profondeurs de 35-40 mètres correspondant à la
limite de pénétration de la lumière).
On la rencontre aussi sur des fonds détritiques ou des rochers
ensablés formant de vastes prairies ou herbiers partout
menacés.
Elle n'existe qu'en Méditerranée, c'est une endémique
(espèce dont l'aire de répartition géographique est bien
délimitée).
Sténohaline, elle est sensible
aux variations de la salinité de l'eau; elle ne supporte
pas la dessalure aussi est-elle absente à proximité de
l'embouchure des grands fleuves ou disparaît des étangs ou
lagunes saumâtres.
Eurytherme, elle est capable de supporter
de grands écarts de température.
Base de données "eFlore" : http://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-52120-synthese
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