La Méditerranée a attiré les hommes de tous
les temps par ses eaux bleues, limpides, chaudes et salées.
Sa superficie est estimée à 3 millions de km² y compris la Mer
Noire (soit 1% de l'océan mondial
mais elle est d'une grande richesse
biologique avec 3,5% de la faune mondiale et 18% de la
flore du monde).
Son volume à 3 700 000 km3 et sa profondeur moyenne à
1500 mètres.
La plus grande fosse est celle de Matapan 5121 m (au large du
Péloponnèse).
- Sa topographie
PC = Plateau continental.
Étroit; pente faible
TC = Talus continental. Pente 9%
PA = Plaine abyssale. (boues
calcaires et argiles rouges); pente très faible
SP = Système phytal.
Présence de lumière et de végétaux chlorophylliens
SA = Système aphytal.
Absence de lumière et de végétaux chlorophylliens
I = Continent émergé, mouillé par
les embruns.
II = Étage supralittoral. Mouillé par les embruns et
les vagues déferlantes.
III = Étage médiolittoral. Immergé par
hautes eaux et mouillé par les vagues à basses eaux.
IV = Étage infralittoral. Toujours
immergé, sa limite inférieure (30 à 40 mètres) est la limite
compatible avec la vie des algues pluricellulaires photophiles
(=" amies de la lumière" qui exigent une
intensité lumineuse importante pour se développer) et des
Posidonies.
V = Étage circalittoral. Toujours
immergé, sa limite profonde (70 à 120 mètres) est la limite
compatible avec la vie des algues pluricellulaires sciaphiles
plus tolérantes pour les faibles éclairements.
VI = Étage bathyal. Correspond aux peuplements du talus
continental et de la portion des fonds en pente douce au pied de
ce talus.
VII = Étage abyssal. Correspond aux peuplements de la
grande plaine.
VIII = Etage hadal. Correspond aux ravins et fosses
profondes.
En partant du rivage, on accède à une plate-forme immergée ou plateau
continental, à pente faible, dont la profondeur oscille
entre 80, 125, 135, 200 mètres et dont l'importance est d'autant
plus grande qu'il est étroit sur le littoral Provence-Côte d'azur,
que 80 % de la vie s'y concentre et que c'est aussi la zone la
plus sensible à la pollution.
Au delà, la pente augmente brusquement pour former le talus
continental qui descend jusqu'à 150-200 mètres de
profondeur, et les peuplements y sont plus rares; plus loin
s'étend une plaine dite abyssale presque désertique entre
2500 et 4000 mètres de profondeur.
-C'est une mer
profondément engagée à l'intérieur des continents eurasiatique
et africain.
°elle subit de fortes pressions anthropiques
: on estime que sur son pourtour, à l'horizon 2025, vivront 420 millions
d'habitants auxquels il faut ajouter 200 millions de touristes par an
(record mondial!) qui déversent des substances polluantes diverses (60%
des eaux usées sont rejetées sans traitement notamment sur ses rives
sud).
°l'urbanisation est forte sur ses rivages : on compte
70 millions de citadins en 2009 et 40% de son littoral est
artificialisé.
°elle abrite un trafic intense : 30% des navires
marchands et 20% des pétroliers du monde naviguent en Méditerranée soit
1200 000 bateaux par an ! Et les risques d'accidents sont élevés !
-C'est une mer dont les échanges avec l'Océan mondial sont difficiles. En effet; elle communique avec l'Océan Atlantique par le détroit de Gibraltar, large de 14 à 15 Kilomètres et profond de 250 à 450 mètres, et avec la Mer Noire par le détroit du Bosphore large de 4 à 7 kilomètres et profond de 36 à 120 mètres. |
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- C'est une mer chaude qui a des
caractéristiques thermiques remarquables.
°En hiver, la température diminue avec la profondeur jusqu'à 200 mètres
environ dans le bassin occidental; ses eaux ont une température moyenne
de 13°C (comme celle des fonds), température souvent supérieure à celle
de l'air, ce qui en fait une mer tempérée ;
°En été, par contre, ses eaux sont stratifiées.
Deux masses d'eaux se superposent : les
eaux profondes ont une température uniforme voisine de 13°C contre 3-4
°C dans l'océan, alors que les eaux superficielles surchauffées
jusqu'à 10-15 mètres de profondeur environ sont plus fragiles vis à
vis de la pollution; à partir de cette profondeur la température
décroissant brutalement jusqu'aux plus grands fonds, il s'établit un
écran thermique (thermocline) qui empêche le brassage des eaux.
Cette discontinuité physique se retrouve une grande partie de l'année,
au dessous d'une cinquantaine de mètres de profondeur.
Alors qu'en surface règne une ambiance climatique subtropicale (eaux
chaudes à salinité élevée 38-39 °/°° contre 37°/°° en moyenne), les
fonds sont tempérés.
- Les courants
flèche rouge = Courant ligure (de l'Italie à l'Espagne)
flèche noire = Courants de surface par vents d'est
flèche bleue = Courants de surface par vents d'ouest
flèche verte = Courants côtiers dominants
flèche violette = Courants dominants
Sources: DDE 83, sogreah
CELM, 2000
- C'est une mer dont les
apports (précipitations, ruissellement) faibles ne compensent pas
l'évaporation intense
(3 500 Km3/an ce qui entraîne une baisse de niveau évalué à
0,62 m/an!).
Ce déficit en eau est comblé par un
courant d'entrée d'eaux fraîches, peu salées venant de l'Atlantique et
se dirigeant vers la Sicile. Une branche de ce courant remonte vers le
nord et le nord-ouest, longe la côte italienne où elle rencontre une
autre branche qui longe elle, l'ouest de la Corse; ensemble elles
baignent les côtes liguro-provençales et tournent dans le sens inverse
des aiguilles d'une montre. Ce courant gêne la dispersion des
polluants légers (hydrocarbures et détergents).
Un courant de retour, évalué à 32 900 Km3 d'eau par an,
formé par la plongée en Mer Ionienne des eaux de surface devenues plus
salées et plus denses, sort en profondeur par le Détroit de
Gibraltar.
-C'est une mer dont le temps de renouvellement des eaux est long ; il a été évalué à 90 ans; on estime que 36 400 Km3 d'eaux sont renouvelés annuellement. Ce délai entraîne une certaine rémanence de la pollution. On estime à 250 ans le temps nécessaire au brassage vertical de la totalité de ses eaux.
-C'est une mer dont les marées (lunaires, atmosphériques et barométriques) sont faibles et toujours inférieures à 60 cm en moyenne.
Bilan approximatif des eaux méditerranéennes.
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Venant de l'Atlantique |
35 000
|
Par évaporation |
3 500
|
Venant de la Mer Noire |
200
|
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Venant des précipitations sur la Méditerranée |
800 |
Vers l'Atlantique (94% du volume entrant) |
32 900
|
Venant du ruissellement |
400
|
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Total |
36 400
|
Total |
36 400
|
En définitive:
La richesse biologique de
la Méditerranée est particulièrement menacée par la
pollution et on assiste à une diminution de sa
biodiversité.
Sa fragilité est due à la sommation de plusieurs facteurs
qui augmentent l'impact de la pollution :
-un taux de renouvellement
des eaux bas,
-un brassage des eaux insuffisant : écran thermique en été,
absence de grands courants et rareté des remontées d'eaux
froides profondes riches en sels nutritifs (up-welling),
difficultés des échanges avec l'Océan Atlantique,
-un coefficient de marées faible,
-l'absence de grandes crues des fleuves qui ne permettent
plus le phénomène de "chasse" des polluants vers les grands
fonds et le nettoyage des rivages (conséquence des
aménagements de leur cours pour l'irrigation),
-l'importance des populations riveraines et des pollutions
qui en découlent,
-l'accroissement du trafic maritime et des accidents.
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